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FICHE PÉDAGOGIQUE - LA VIA DOMITIA, AU PERTHUS
ÉLÉMENT ÉTUDIÉ
La Via Domitia et le Trophée de Pompée, au Perthus.
POINTS
FORTS (DOCUMENT D'APPLICATION)
La romanisation de la Gaule.
DONNÉES
HISTORIQUES
Via Domitia (photographies)
La
Via Domitia fut créée par Domitius vers 121 av. J-C.
Elle reprenait sans doute un chemin très ancien qui menait
d'Italie en Espagne.
En Roussillon, au sud de Perpignan et de
l’oppidum de Ruscino, la Via Domitia se divisait en deux : un
itinéraire empruntait la côte et un autre traversait les
Pyrénées au Col du Perthus et de Panissars.
Ce
dernier semble avoir été l'itinéraire officiel
de l'administration impériale romaine. Un ensemble
exceptionnel de fortifications frontalières d'époque
romaine subsiste à hauteur du village des Cluses.
À cet
endroit deux forts romains dominent la Via Domitia, encore bien
visible au fond des gorges, là où il était le
plus facile de contrôler le trafic, éventuellement de
verrouiller le passage.
Des taxes de péage étaient
prélevées (1/40e de la valeur de la
marchandises transportées) au Portorium, petit bâtiment
traversé par la Via Domitia, que l'on pouvait fermer avec des
portes. Ensuite le voyageur attaquait la montée vers la
station « ad summum Pyrenaeum » (sommet des
Pyrénées) au col de Panissars (plan) près du Perthus et passait sous le trophée de
Pompée dont il reste les soubassements.
Cet
endroit apparaît sur des textes du IXe sous le terme
de « Pannoniores », lieu gardé par la
légion romaine en Pannonie (actuelle Hongrie). Certains
auteurs se réfèrent au panais sauvage (plante
légumineuse et fourragère).
Au col des Panissars,
les ornières creusées dans la roche sont encore
visibles.
Un superbe panorama s'ouvre sur l'Espagne où la
Via Augusta prend la suite de la Via Domitia.
Les
Trophées sont des monuments érigés par les chefs
militaires romains après une victoire. Ils sont rares, au
nombre de six pour six siècles d'histoire romaine : Scipion
(à
Pyrène ?), Pompée (à Panissars),
Ahénobarbus
et Maximus (en Arverne), Sylla (à Pont Euxin), Auguste (La
Turbie, Alpes Maritimes) et Trajan (à Adamklissi en Roumanie).
Nous
savions grâce aux textes d'auteurs grecs et latins (Salluste,
Strabon, Pline l'Ancien, Dion Cassius, Exuperantius) que Pompée
érigea un imposant trophée, à la limite de la
Gaule et de l'Hispanie, en 71 av. J-C, au retour victorieux de ses
campagnes en Hispanie contre les Romains Sertorius et Perpenna et
leurs alliés espagnols révoltés contre le
Sénat
Romain.
La recherche des monuments élevés par
Pompée et César dans les Pyrénées
(trophée pour le premier, autel pour le second) aura duré
plusieurs siècles. Le monument de Pompée a
été
retrouvé à l'endroit le plus logique : au principal
passage transpyrénéen de l'Antiquité, le summum
Pyrenaeum ou « sommet des
Pyrénées »
des Anciens, le dernier sommet de la chaîne des
Pyrénées
avant la mer, à la frontière de la Gaule et de
l'Hispanie.
Il en subsiste aujourd'hui deux importants
soubassements parallélépipédiques, de hauteur
inégale, taillés dans le rocher de part et d'autre du
franchissement de la voie.
Ce plan offre ainsi la possibilité
de restituer un monument à deux niveaux au moins, très
certainement un trophée turriforme, celui que Pompée
fit élever au faîte de la voie domitienne, au
franchissement des Pyrénées (71 av. J-C).
Selon
Dion Cassius (auteur grec du IIe-IIIe
siècle
apr. J-C), César passa au même endroit (49 av. J-C),
respecta l'édifice grandiose de son rival, et se contenta de
faire bâtir un simple autel, probablement dédié
à
Vénus. À l'heure actuelle, aucun indice majeur ne permet de
localiser ce monument avec certitude.
Le trophée demeura
certainement peu de siècles en élévation,
probablement deux, s'effondrant pour une raison inconnue (tremblement
de terre, érosion éolienne des murs porteurs... ?). Il
est vraisemblable de penser que le site servit ensuite de
carrière
de matériaux pour la construction et la restauration des
forteresses des Cluses, entre le IIIe siècle et le début
du Ve siècle ap. J.C. (photo de ré-emploi de pierres).
Au
IXe siècle les moines de l'Abbaye d'Arles ont
construit une chapelle sur les ruines du
monument : de nombreuses
pierres
de grès furent réemployées
à cet effet (il fallait détruire les restes d'un culte
païen...). Un prieuré fut consacré en 1011.
Les
vestiges ont été mis à jour et sont aujourd'hui
visibles sous les
ruines du prieuré
médiéval de Sainte-Marie, au col de Panissars (Le
Perthus, P.O.).
Via Domitia (frise).
Via Domitia (images de la frise).
SÉANCE
1 : Problématique locale
Problématique
Qui a construit et à quoi pouvait servir ce chemin un peu particulier ?
Objectifs généraux
- Mettre en perspective les différentes sources historiques.
- Observer, analyser et savoir prélever des données des documents sources.
Objectif spécifique
- Mettre en évidence que ce chemin était en réalité une voie romaine (nommée Via Domitia).
Matériel
Phase 1
Visite. Correction du questionnaire de visite pour répondre à la problématique.
Phase 2
Synthèse orale collective.
Trace écrite
Le chemin que nous avons observé était en réalité une voie romaine nommée Via Domitia. Elle permettait le passage des chars.
Vocabulaire à acquérir
Voie romaine, Via Domitia, chars.
SÉANCE 2 : Approfondissement de la problématique locale
Problématique
Pourquoi la Via Domitia passait-elle au Perthus ?
Objectifs généraux
- Mettre en perspective les différentes sources historiques.
- Observer, analyser et savoir prélever des données des documents sources.
- Confronter un texte avec des photographies et mettre en relation les textes lus avec les images qui les complètent.
Objectif spécifique
- Connaître le rôle des voies romaines.
Matériel
- Plan
des voies romaines, Pyrénées Orientales.
- Carte de la Gaule au Ier siècle av. J-C. et carte des routes de l'empire romain.
Déroulement
Phase1
Rechercher, par groupes et par écrit, à quoi servaient les documents présentés.
Phase 2
Échanger entre groupes et effectuer une synthèse collective.
Trace écrite
La
Via Domitia passait au Perthus car c'était un point bas
permettant de franchir les Pyrénées pour se rendre dans
une autre région romaine (l'Espagne).
Vocabulaire
à acquérir
Perthus, Pyrénées, Espagne.
SÉANCE
3 : Question d'Histoire - Vers l'Histoire
Problématique
Qu'ont favorisé ces voies dans la vie des gallo-romains ?
Objectifs généraux
- Mettre en perspective les différentes sources historiques.
- Observer, analyser et savoir prélever des données des documents sources.
- Confronter un texte avec des photographies et mettre en relation les textes lus avec les images qui les complètent.
Objectifs spécifiques
- Montrer les échanges économiques et la communication entre les peuples de l'Empire romain.
- Découvrir la protection des frontières, la paix romaine.
Matériel
- Texte « Histoire de la Via Domitia ».
- Textes « Les voies romaines » de Sénèque (4-65 ap. J.C.) et Suétone (69-125 ap. J.C.).
- Document iconographique : borne romaine.
Déroulement
Phase1
Distribuer un corpus par groupe ; rechercher, par écrit, à quoi servaient les documents présentés.
Phase 2
Échanger entre groupes et effectuer une synthèse collective.
Trace écrite
Les romains ont construit de nombreuses routes empierrées et solides, nommées voies, servant à l'acheminement rapide du courrier (relais de chevaux), des marchandises (chariots) et des soldats (chars) entre les différents régions de leur vaste empire.
Vocabulaire à acquérir
Routes empierrées, acheminement rapide, relais, chariots, chars, empire.