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FICHE PÉDAGOGIQUE - LA TOUR DU MIR À PRATS DE MOLLO


ÉLÉMENT ÉTUDIÉ

    La tour à signaux du Mir, à Prats de Mollo (photo).

POINTS FORTS (DOCUMENT D'APPLICATION)

    À la suite des migrations et des invasions, en particulier celle des Francs, dislocation du pouvoir politique et domination des seigneurs sur les paysans.

DONNÉES HISTORIQUES

Historique des tours à signaux

    Les tours de l'ensemble de la Catalogne possédaient peu de moyens pour assurer leur propre défense. Leurs fonctions étaient donc autres : surveillance et communication par le truchement de feux à la nuit, de fumées en journée. Leur édification remonterait à l'époque romaine, du moins s'agissant du choix de leur lieu d'implantation : il devait s'agir à l'origine d'un simple endroit surélevé, sans édifice particulier, permettant d'envoyer des signaux.

    Après la Reconquête au VIIIe siècle, le danger musulman restait bien présent et il fallait pouvoir prévenir l'intérieur des terres contre toute intrusion venant de la mer. S'est développé alors tout un système de surveillance dans le nouveau comté du Roussillon : ce sont les guardies. De nos jours, les guardies ont disparu et on ne connaît leur existence que par les lieux dits ou par les mentions dans les cartes (on pourra citer Fort Lagarde à Parts de Mollo, Bellegarde au Perthus). Ces tours étaient chargées de surveiller l'arrivée des navires barbaresques, d'où leur surnom fréquent de Tour des Maures, et, de relais en relais, d'assurer toute la surveillance de l'arrière pays.

    Plus tard, au XIIe siècle, lorsque le Roussillon et la Cerdagne furent inclus dans le royaume catalano-aragonais, l'ensemble des axes des tours de communication ne s'orientaient plus de la mer vers l'intérieur du pays, mais se centraient vers le château comtal de Perpignan, devenu capitale administrative des comtés nord-catalans. C'était la grande période d'édification des tours à signaux en durs (fars ou faraons) que l'on peut voir le plus souvent en ruines aujourd'hui. Les feux ou fumées étaient obtenus en allumant de la paille sèche ou humide dans des cages de fer appelées faraons.

    Quelques châteaux demeuraient néanmoins masqués par la géographie et de plus, les liaisons par vue à longue distance étaient fréquemment impossibles par temps bouché. C'est alors qu'entrait en jeu le système des tours secondaires ou tours de relais, peu élevées et à courte distance des points qu'elles devaient relier. Il faut signaler également le rôle important que jouaient les églises dans le système de signaux, non au moyen de feux mais au moyen de cloches. En effet, les moines étaient propriétaires de terres importantes à protéger. Ce fut le cas en Cerdagne.

    La réglementation des signaux par feux et fumées fut codifiée par le roi Pierre d'Aragon : leur lecture permettait de connaître le nombre de centaines d'envahisseurs, leur présence dans le pays ou simplement leur approche, leur type d'armes.

    À partir du XIVe siècle, date du déclin de la Catalogne face à la Castille, seules les tours principales en direction de Perpignan demeurèrent, les tours secondaires ne furent plus utilisées et parfois détruites.

    D'un point de vue architectural, le plan circulaire a prévalu au XIVe siècle, parfois couronné de mâchicoulis comme la Massana, la Madeloc. Les tours à plan carré sont antérieures.

    Les grandes lignes du système défensif :

La tour du Mir à Prats de Mollo

    Elle date des XIIIe et XIV e siècles et était en communication directe avec la tour guardià dominant l'ancien château de Prats de Mollo. À 1546 m d'altitude, elle est d'architecture ronde, mais comporte en plus une ceinture de protection : une ancienne plate-forme circulaire munie d'archères dont seul le mur de soubassement est encore en place. Au Nord-Ouest, un fossé a été aménagé pour renforcer l'isolement de la tour dans un secteur naturellement mal défendu. À l'intérieur, deux étages voûtés communiquent par un escalier à vis pris dans l'épaisseur du mur. La tour mesure cinq mètres d'espace libre intérieur pour une hauteur totale de 12 m, avec des murs de 2 m 50 d'épaisseur, soit un diamètre externe de 10 m. Les matériaux utilisés sont des moellons de calcaire et de schiste sommairement équarris.

    La tour du Mir est entourée par un cirque de montagnes comprenant le Canigou et le Costabona et permet de veiller sur le col d'Ares, passage fréquenté avec l'Espagne. Elle permet surtout d'apercevoir, à l'est, la tour de guet du château de Cabrenç, en communication ainsi avec la tour de Batera, elle même en liaison avec les tours côtières de Massana et Madeloc pouvant surveiller la mer.

FRISE PÉDAGOGIQUE

    Tour à signaux du Mir – Prats de Mollo (frise).

    Tour à signaux du Mir – Prats de Mollo (images de la frise).



SÉANCE 1 : Problématique locale

Problématique

    Pourquoi une tour en hauteur à cet endroit, quelle était son utilité ?

Objectif général

    - Observer, analyser et savoir prélever des données des documents sources.

Objectif spécifique

    - Déterminer le rôle de la Tour du Mir.

Matériel

    - Questionnaire de visite.

Déroulement

Phase 1

    Visite. Correction du questionnaire de visite. Poser la problématique (l'utilité de la tour).

Phase 2

    Synthèse orale collective.

Trace écrite

    Au Moyen Âge, la Tour du Mir, située en haut d'une montagne, servait à signaler la présence d'envahisseurs.

Vocabulaire à acquérir

    Tour, envahisseur.


SÉANCE 2 : Approfondissement de la problématique locale

Problématique

    Pourquoi de nombreuses tours ont-elles été installées dans les points hauts du Vallespir ?

Objectifs généraux

    - Observer, analyser et savoir prélever des données des documents sources.

    - Confronter un texte avec des documents divers (plan, carte, images...).

Objectif spécifique

    - Comprendre le rôle d'un réseau de tours à signaux.

Matériel

Déroulement

Phase 1

    Recherche par groupe par écrit. Proposer le questionnement suivant :

Pourquoi de nombreuses tours ont-elles été installées dans les points hauts du Vallespir ? Comment étaient-elles construites ? À quoi pouvait servir la terrasse ? Comment ces tours pouvaient-elles communiquer ?

Phase 2

    Synthèse orale collective.

Trace écrite

    Les tours du Vallespir, se voyant entre elles, formaient un réseau visuel. Elles communiquaient avec des feux allumés sur la terrasse pour signaler (par exemple de la mer à la montagne) l'arrivée d'ennemis.

Vocabulaire à acquérir

    Réseau visuel.


SÉANCE 3 : Question d'histoire - Vers l'Histoire

Problématique

    Quelles étaient les différentes invasions menaçant le pays ? Que recevaient les seigneurs des paysans, en échange de leur protection contre ces envahisseurs ?

Objectifs généraux

    - Mettre en perspective différentes sources historiques.

    - Observer, analyser et savoir prélever des données des documents sources.

    - Confronter un texte avec des documents divers (plan, carte, images...).

Objectifs spécifiques

    - Connaître le nom des différents envahisseurs du pays.

    - Comprendre qu'en échange de leur protection, les seigneurs recevaient services et redevances.

Matériel

    Corpus 1 - Les Normands

- Carte des grandes invasions en Europe au Moyen Âge.

- Image de la tapisserie de Bayeux.

- Texte « L'invasion normande ».

    Corpus 2 - Les Arabes

- Carte des grandes invasions en Europe au Moyen Âge.

- Image de l'armée arabe à cheval.

- Texte sur « La bataille de Poitiers ».

    Corpus 3 - Les corvées des paysans

- Image d'une corvée.

- Texte sur « Les taxes et les corvées ».


Déroulement

Phase 1

    Recherche par groupe par écrit. Proposer le questionnement suivant :

    Corpus 1

Quels étaient les envahisseurs ? D'où venaient les Normands ? Comment envahissaient-ils la France ? Comment se passait une invasion ?

    Corpus 2

Quels étaient les envahisseurs ? D'où venaient les Arabes ? Comment envahissaient-ils la France ? Pourquoi ont-ils perdu à Poitiers ?    

    Corpus 3

Que recevaient les seigneurs des paysans, en échange de leur protection contre les envahisseurs ?

Phase 2

    Synthèse orale collective.

Trace écrite

    Au Moyen Âge, Les Francs, les Burgondes, les Wisigoths ont envahi la France et s'y sont installés. D'autres envahisseurs (Les Normands, installés ensuite en Normandie et les Arabes, repoussés à Poitiers en 732) ont menacé notre pays. En échange de leur protection contre ces envahisseurs, les paysans payaient aux seigneurs des taxes, leur donnaient de la nourriture et effectuaient pour eux des travaux (les corvées).

Vocabulaire à acquérir

    Francs, Burgondes, Wisigoths, Normands, Arabes, Poitiers 732, taxes, corvées.


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