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FICHE PÉDAGOGIQUE - LE CAMP JOFFRE DE RIVESALTES

ÉLÉMENT ÉTUDIÉ

    Le camp Joffre de Rivesaltes (photos 1, 2, 3, 4, et 5 ).


POINTS FORTS

    L’extermination des juifs par les nazis : un crime contre l’humanité.


DONNÉES HISTORIQUES

Historique du camp Joffre

1935

    À quelques kilomètres de Rivesaltes, dans une vaste plaine aride balayée par les vents, l’armée prit possession de 612 ha pour édifier un centre d’instruction militaire. La construction ne débuta effectivement que trois ans plus tard.

1939

    Le camp militaire fut bâti sur 400 ha et comprenait initialement seize îlots dont neuf furent aménagés pour accueillir des militaires français d’horizons très divers. Il était desservi par une voie ferrée qui se raccorda à la ligne Perpignan-Narbonne.

1941

    Sept des îlots furent affectés à un « centre d’hébergement » destiné à recevoir les « étrangers en surnombre dans l’économie nationale ». Il s’agissait de vider les camps des plages roussillonnaises. Chaque îlot était entouré de barbelés. Les hommes furent séparés des femmes et des enfants. Le camp accueillit d’abord des réfugiés espagnols puis des juifs et des tziganes.

    Chaque îlot comprenait environ soixante grandes baraques et plusieurs petites. Les grands baraquements, en fibrociment, mesuraient entre 4 et 5 m de large pour environ 50 m de long. Ils furent aménagés sans hygiène et sans électricité (voir plan îlot).

    La vie dans le camp était très dure malgré le soutien des œuvres caritatives qui organisaient en partie la vie du camp : distribution de vivres et de vêtements, soins aux malades, activités, école… Les internés souffraient terriblement de la faim et beaucoup tombèrent malades. Ils n’avaient de l’eau que quelques heures par jour. Le manque d’hygiène attirait la vermine et les rats.

1942

    Conformément à la mise en place de « la solution finale » décidée par les nazis, le gouvernement de Vichy décida de transformer les îlots K et F en « Centre national de rassemblement des Israélites ». Il s’agissait d’y regrouper les juifs étrangers de la zone « libre » ; la commission de criblage statuait sur leur sort et décidait, le cas échéant, de les déporter vers Drancy puis Auschwitz.

    Entre le 11 août et le 20 octobre 1942, neuf convois emportant 2313 juifs quittèrent le camp vers Drancy. 209 d’entre eux avaient moins de 20 ans.

    Après l’invasion allemande du 11 novembre 1942, le camp fut progressivement fermé et ne servit plus, jusqu’au 19 août 1944, que de cantonnement à l’infanterie allemande.

1945 

    Après la libération, il servit de centre de détention pour des prisonniers de guerre allemands et des collaborateurs.

1962

    Après les accords d'Évian du 19 mars 1962, des compagnies de supplétifs algériens de l’armée française (harkis) furent rapatriés en métropole et cantonnés dans le camp avec leur famille.

Après 1965

    Le camp reprit principalement sa fonction première et fut utilisé par le 24e RIMA de Perpignan comme centre d’entraînement.

    Actuellement, quelques bâtiments servent de « centre de rétention administrative » pour des étrangers en situation irrégulière.


FRISE PÉDAGOGIQUE

    Le camp Joffre à Rivesaltes (frise).

    Le camp Joffre à Rivesaltes (images de la frise).


SÉANCE 1 : Problématique locale

Problématique

    Pourquoi un camp d’internement fut-il installé à Rivesaltes ?

Objectifs généraux

    - Compléter un questionnaire.

    - Prélever des éléments d’analyse dans un paysage.

    - Formuler des impressions, des sensations.

    - Interpréter et formuler des hypothèses.

Objectifs spécifiques

    - Prendre conscience que le patrimoine local est le témoin du passé.

    - Appréhender la structure, l’organisation d’un camp d’internement.

Matériel
    -
Questionnaire de visite.

Déroulement

Phase 1

    Recueil de représentations avant la visite, par rapport à la problématique.

Phase 2

    Visite.

Entrée par l’îlot J, entrée générale du camp (voir plan camp).

Dans l’îlot J : explications sur l’organisation d’un îlot (place d’appel, baraques, cuisine, sanitaires). Évocation des conditions de vie des internés.

Entre l’îlot J et K : présentation du dispositif de séparation puis arrêt sur le ballast de l’ancienne voie ferrée qui pénétrait dans le camp.

Visite de l’îlot K, l’un des 2 îlots réservés aux juifs. Passage par la baraque K12, baraque du Secours Suisse. Rappel de l’action de Friedel Bohny Reiter. Recherche des traces des fresques qui ornaient cette baraque.

Avant le départ, arrêt aux stèles commémoratives des républicains espagnols, des juifs, des Harkis.

Phase 3

    Correction du questionnaire de visite. Il servira de support pour une trace écrite.

Trace écrite

    Construit en 1938 pour héberger des militaires, le camp militaire voisin de Rivesaltes semble avoir aussi servi de camp d'internement : les nombreuses baraques en fibrociment côtoient un milieu à moitié désertique et sont entourées d'une palissade hérissée de barbelés.

Vocabulaire à acquérir

    Camp militaire, camp d'internement, fibrociment, barbelés.


SÉANCE 2 : Approfondissement de la problématique locale

Problématique

    Comment vivait-on au camp de Rivesaltes ?

Objectifs généraux

    - Mettre en perspective différentes sources historiques.

    - Observer, analyser des documents sources.

    - Confronter des textes et des photographies et mettre en relation les textes lus avec les images qui les complètent.

    - Émettre des hypothèses.

    - Organiser des données.

    - Formuler des conclusions.

Objectifs spécifiques

    - Prendre conscience que le patrimoine local est le témoin du passé.

    - Déterminer les conditions de vie des internés et plus particulièrement celles des enfants.

Matériel

    - Textes extrait du « journal de Rivesaltes » (éditions Zoé) et photos de Friedel Bohny Reiter ou Elisabeth Eidenbenz sur la vie au camp de Rivesaltes en 1941 et 1942.

    Corpus 1

- 2 courts textes du journal de Friedel Bohny Reiter et photos : séance 2 documents corpus 1.

    Corpus 2

- 2 textes du journal de Friedel Bohny Reiter et photos : séance 2 documents corpus 2.

    Corpus 3

- 2 textes du journal de Friedel Bohny Reiter et photos : séance 2 documents corpus 3.


Déroulement

Phase 1

    Phase de rappel et de synthèse de la visite en groupe classe ; mise en commun des questionnaires et de réflexions sur le camp : les moments forts de la visite, les impressions... Recherche collective de mots clés pouvant se rattacher au camp.

Questionnement : Quels étaient selon vous les conditions de vie dans le camp de Rivesaltes pendant la seconde guerre mondiale ?

Phase 2

    Phase de recherche, par groupes de 4 et par écrit. 3 corpus différents (2 groupes travaillant sur le même corpus).

Étude des documents fournis ; répondre aux questions :

- Où et quand ont été prises les photos ? Qu’y voit-on ?

- Par qui et quand les textes ont-ils été écrits ? Quels renseignements t’apportent-t-ils ?

Pour ceux qui ont fini rapidement, donner la consigne : « Après avoir répondu aux questions, écris une phrase ou deux sur ce que tu as retenu. »

Phase 3

    Mise en commun et confrontation des résultats de chaque groupe (travail oral collectif).

Phase 4

    Synthèse ; consigne orale : « Qui pourrait nous dire ce qu’il faut retenir sur les conditions de vie des internés du camp de Rivesaltes ? ».

Noter au tableau puis élaborer conjointement une trace écrite.

Trace écrite

    Pendant la seconde guerre mondiale, le camp de Rivesaltes a servi de camp d’internement pour divers populations : républicains espagnols, Juifs et Tziganes. Les internés vivaient dans des conditions très difficiles, la nourriture manquait et l’hygiène était insuffisante. Des œuvres humanitaires comme le Secours Suisse ont essayé d’améliorer leurs conditions de vie.

Vocabulaire à acquérir

    Conditions de vie difficile, manque de nourriture, d’hygiène et de soins, œuvre humanitaire.

Autre prolongement possible

    Introduire la notion de résistance en partant de l’action de personnes comme Friedel Bohny-Reiter qui sauva surtout des enfants de la déportation et Élisabeth Eidenbenz qui permit à la maternité d'Elne la naissance de nombreux enfants d'internés.


SÉANCE 3 : Question d’histoire

Problématique

    Pourquoi et comment fut organisé le génocide des juifs par les nazis ?

Objectifs généraux

    - Mettre en perspective différentes sources historiques.

    - Observer, analyser des documents sources.

    - Confronter des textes et des photographies.

    - Émettre des hypothèses.

    - Organiser des données.

    - Formuler des conclusions.

Objectifs spécifiques

    - Prendre conscience du caractère organisé du génocide Juif par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale.

    - Comprendre la mise en œuvre de l’extermination des Juifs.

Matériel

    Corpus 1

- Textes sur l’état racial (extraits de Mein kampf, Adolf Hitler) et témoignage d'Anne Frank ; photos sur une classe d'enfants juives et un parc interdit aux juifs : documents séance 3 corpus 1.

    Corpus 2

- Textes de Rudolf Hess (Procès de Nuremberg) et témoignage de Arek Hersh ; photos : « Dans le wagon » et « La sélection à l’arrivée » : documents séance 3 corpus 2.


Déroulement

Phase 1

    Phase de recherche, par groupes de 4 et par écrit. 3 corpus différents (2 groupes travaillant sur le même corpus).

Étude des documents fournis ; répondre aux questions :

- Où et quand ont été prises les photos ? Qu’y voit-on ?

- Par qui et quand les textes ont-ils été écrits ? Quels renseignements t’apportent-t-ils ?

Pour ceux qui ont fini rapidement, donner la consigne : « Après avoir répondu aux questions, écris une phrase ou deux sur ce que tu as retenu. »

Phase 2

    Mise en commun et confrontation des résultats de chaque groupe (travail oral collectif).

Phase 3

    Synthèse ; consigne orale : « Qui pourrait nous dire comment les nazis organisèrent la déportation et l'extermination des juifs ? »

Noter au tableau puis élaborer conjointement une trace écrite.

Trace écrite

    Les nazis constituèrent un État Allemand raciste. Rapidement, ils privèrent les Juifs de leurs droits. Pendant la seconde moitié de la guerre mondiale, ils organisèrent la déportation et l'extermination des Juifs d'Europe. Le plus grand camp d'extermination nazi fut construit à Auschwitz en Pologne.

Vocabulaire à acquérir

    Extermination, déportation, raciste, Auschwitz, nazis.


SÉANCE 4 : Vers l'Histoire

Problématique

    Comment le gouvernement de Vichy participa à l’organisation de l’extermination des juifs ?

Objectifs généraux

    - Mettre en perspective différentes sources historiques.

    - Observer, analyser des documents sources.

    - Confronter des textes et des photographies.

    - Émettre des hypothèses.

    - Organiser des données.

    - Formuler des conclusions.

Objectifs spécifiques

    - Prendre conscience du caractère organisé du génocide Juif par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale.

    - Comprendre la mise en œuvre de la collaboration de Vichy avec les allemands.

Matériel

    Corpus 1

- Textes : « Note d'un officier SS », « Statut des Juifs de France, 9 octobre 1940 » ; photo de carte d'identité d'une enfant juive : documents séance 4 corpus 1.

    Corpus 2

- Textes « Instructions de René Bousquet », « Résumé des interdictions faites aux juifs » ; photo d'une enfant juive avec l'étoile : documents séance 4 corpus 2.

    Corpus 3

- Textes de S. Klarsfeld sur le bilan de la déportation, ordonnance du 29 mai 1942 ; photos « Parc interdit aux juifs », « Enfants survivants des camps » : documents séance 4 corpus 3.


Déroulement

Phase 1

    Phase de recherche, par groupes de 4 et par écrit. 3 corpus différents (2 groupes travaillant sur le même corpus).

Étude des documents fournis ; répondre aux questions :

- Où et quand ont été prises les photos ? Qu’y voit-on ?

- Par qui et quand les textes ont-ils été écrits ? Quels renseignements t’apportent-t-ils ?

Pour ceux qui ont fini rapidement, donner la consigne : « Après avoir répondu aux questions, écris une phrase ou deux sur ce que tu as retenu. »

Phase 2

    Mise en commun et confrontation des résultats de chaque groupe (travail oral collectif).

Phase 3

    Synthèse ; consigne orale : « Qui pourrait nous dire comment le gouvernement français collabora à la déportation et l'extermination des juifs de France ? »

Noter au tableau puis élaborer conjointement une trace écrite.

Trace écrite

    Pendant la seconde guerre mondiale, le gouvernement de Vichy collabora avec l'occupant nazi. Il participa à la déportation des Juifs installés en France. Il fut même à l'origine de la déportation des enfants. Heureusement, de nombreux Français choisirent de les aider en les cachant, les protégeant ainsi de la déportation.

Vocabulaire à acquérir

    Collaboration, gouvernement de Vichy.


SÉANCE 5 : Prolongement possible

Problématique

    Quelles conséquences la découverte du génocide eut-elle sur la vie internationale de l'après guerre ?

Objectifs généraux

    - Mettre en perspective différentes sources historiques.

    - Observer, analyser des documents sources.

    - Émettre des hypothèses.

    - Organiser des données.

    - Formuler des conclusions.

Objectifs spécifiques

    - Prendre conscience que le génocide des Juifs par les Allemands est un crime contre l'humanité.

    - Établir les conséquences de la découverte du génocide sur la communauté internationale : comprendre le rôle de l'ONU.

Matériel

    - Textes : « Procès de Nuremberg : Définition du crime contre l'humanité », « Préambule de la charte de l'ONU », sur les « Conséquences du génocide » par Annette Wievorka, « Déclaration universelle des droits de l’Homme » : documents séance 5.

Déroulement

Phase 1

    En groupe classe, lecture et débat collectif (par analyse des documents et commentaires oraux).

Consigne 1 : Pourquoi dit-on que le génocide des Juifs est un crime contre l'humanité ?

Consigne 2 : Quelles solutions ont été mises en oeuvre par la communauté internationale pour éviter qu'un tel événement se reproduise ?

Phase 2

    Mise en commun et confrontation des résultats de chaque groupe (travail oral collectif).


Phase 3

    Synthèse ; consigne orale : « Qui pourrait nous dire quelles furent les conséquences de la découverte du génocide sur la vie internationale de l'après guerre ? »

Noter au tableau puis élaborer conjointement une trace écrite.

Trace écrite

    Après la seconde guerre mondiale, la communauté internationale a créé l'ONU (Organisation des Nations Unies) pour éviter la répétition de crimes contre l'humanité (comme le génocide des Juifs). Une déclaration universelle des droits de l'homme fut rapidement élaborée.

Vocabulaire à acquérir

    ONU, génocide, crime contre l'humanité, déclaration universelle des droits de l’Homme.


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